Karine Vanthuyne : ” Citoyennetés autochtones en tensions : l’activisme anti-mines” – 10/03/2022

Chères et chers collègues, 

Voici les informations de la séance du 10 Mars 2022 et le résumé de notre communicante, à laquelle nous espérons vous voir nombreux.

Centre Malher (9 rue Malher, Paris 4e) de 9h30 à 11h30 en salle rdj1.

Karine Vanthuyne (Université d’Ottawa) :

Citoyennetés autochtones en tensions : une ethnographie de l’activisme anti-mines au Guatemala.

Ces dernières années, le renouvèlement, au Guatemala, de la mobilisation politique des Autochtones sur les cendres à la fois du génocide (1981-1982) et du mouvement maya post-conflit (1985-1999) a largement été étudié. Si ces études ont permis d’identifier l’impératif minier que connait la région depuis la fin de la Guerre Froide comme étant à la source de cette remobilisation, peu d’entre elles, toutefois, nous informent quant à ce qui soutient ou remet en question cette mobilisation, au jour le jour. Cette communication examinera cet enjeu, à partir d’une ethnographie menée depuis 2014 en collaboration avec le Frente de Defensa Miguelense (FREDEMI), un mouvement populaire ayant lutté contre la Mine Marlin (2005-2017) à San Marcos. Plus spécifiquement, je démontrerai comment l’étude des politiques d’être ou non reconnu comme un activiste anti-mine permet de se saisir de la nature fondamentalement inachevée de la (re)construction de la citoyenneté des Autochtones dans le Guatemala contemporain. Ce faisant, je soutiendrai combien les ethnographies de l’activisme anti-mine sont plus largement révélatrices du “cycle vicieux de l’excès, de l’épuisement et de l’endurance” (Povinelli 2011, 128) auquel semblent être nécessairement condamnés ceux qui s’efforcent de persister dans la seule manière d’être au monde qu’ils trouvent appropriée.